
“Hold On, I’m Comin'” est une chanson écrite par Isaac Hayes et David Porter, popularisée dans un registre “Memphis Soul” par le duo Sam & Dave et interprétée par Herbie Mann dans un album, “Glory of Love” sorti en 1967.
Herbie Mann est un OVNI dans le monde du Jazz. Jamais prisonnier d’une chapelle et jalousé par beaucoup pour avoir confortablement gagné sa vie, il est de ce fait très sympathique.
Un critique lui dit un jour qu’il avait toujours cru qu’il serait un grand musicien de jazz mais qu’il ne comprenait pas pourquoi il n’y était pas parvenu. Ce à quoi Herbie lui répondit : “un matin, je me suis assis et je me suis dit que je ne voulais plus être Charlie Parker. J’allais juste me contenter de vendre” (New York Times, 11 Novembre 1973). Avec plus de 40 albums à son actif, il y parvint amplement et put mener une existence confortable, avec un vaste appartement sur Park Avenue et un abonnement aux matchs des Mets, des Jets et des Knicks. Notons qu’ il arrivait à Herbie Mann d’annuler des concerts pour pouvoir assister à un match …
Comment est-il parvenu à un tel succès ? En suivant son instinct. Issu d’une famille juive d’Europe Centrale et né à Brooklyn, il commence par jouer de la clarinette et du saxophone ténor dans un registre “Bop”. Mais sa passion, c’est le rythme, les percussions de la musique afro-cubaine (“Je suis Afro-Yiddish” proclame-t-il) ou la pulsation décalée de la Bossa Nova. Il choisit alors une voie originale : la flûte qui est, du fait de sa faible puissance, rarement utilisée par les solistes. Pari réussi car Herbie Mann s’entoure des meilleurs : les percussionistes Carlos (Patato) Valdes, Ray Baretto et Willie Bobo, Roy Ayers au vibraphone, Antonio Calos Jobim et Baden-Powell.
A partir des années 70, Herbie Mann fait définitivement foin des critiques et entend se faire plaisir, c’est à dire jouer les musiques qui l’intéressent : des mélopées moyen-orientales ou indiennes, le Blues du Sud, du reggae ou du rock, de la pop ou du funk, et même du disco (notamment sur un disque des Bee Gees). Il re-visite les hits de Stevie Wonder ou des Beatles. Et si l’envie lui prend, il revient au Jazz pour interpréter les thèmes mélancoliques du grand pianiste Bill Evans.
Précurseur de la “World Music” et trop libre pour le monde élitiste du Jazz qui lui mène la vie dure, Herbie fonde son propre label et compose pour le cinéma et la télévision. Jusqu’au bout, il demeure fidèle à sa devise : “Life is too short for somebody else to set a standard for me about what my tastes in music are”.
Vous trouverez ci-dessous une sélection représentative des différents registres dans lesquels Herbie Mann trouva son plaisir … et rencontra le nôtre.