Septembre 2025 … UNE VIE

“Brooklyn Promenade” de Louis Stettner (1954)

L’été fuit. Il fût.

“Il y avait un moment, en général vers la fin août, où l’été enveloppait d’une lumière éblouissante les arbres encore couverts de feuilles, puis soudain, un beau jour, tout s’immobilisait, comme aux aguets, conscient qu’un événement allait se produire. Ils le savaient : les cafards, les grenouilles, les corneilles qui traversaient majestueusement la pelouse. Le soleil était à son zénith et embrassait le monde, mais c’était la fin, tout ce qu’on aimait était soudain en danger.” La prose de James Salter (“Et rien d’autre” – 2013) est incomparable pour tisser la trame d’une vie, les saisons qui s’éclipsent, les moments d’exaltation et les trahisons. Nous reviendrons sur deux de ses romans, “Un Bonheur parfait” (1975) et “Et rien d’autre” (2013) pour prendre la mesure du temps qui file, l’usure des corps et la lente érosion des espoirs. “Revolutionary Road” (2008), le film remarquable de Sam Mendes, nous rappellera qu’il est difficile d’inverser le cours de son existence, tandis que Paul McCartney, lui, nous montrera à l’inverse, qu’un “reset” est toujours possible, mais à deux et à la campagne …

Pour conclure, nous pousserons jusqu’à Penn Station, la gare disparue de New-York. Louis Stettner s’attache à décrire la vie quotidienne des voyageurs de 1958. Il saisit une voyageuse, seule dans son compartiment. Son cliché ressemble à un tableau d’Edward Hopper, avec le mystère qui l’entoure. Qui est-elle ? Quelle est sa vie ? …

Bonne lecture et bonne rentrée !

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