” A Felicidade ” de Antonio Carlos Jobim (1958)

Tristeza não tem fim
La tristesse n’a pas de fin
Felicidade sim
Le bonheur si A felicidade é como a pluma
Le bonheur est comme une plume
Que o vento vai levando pelo ar
Que le vent fait voltiger dans l’air
Voa tão leve
Elle vole si légère
Mais tem a vida breve
Mais elle a une vie brève
Precisa que haja vento sem parar.
Parce qu’il lui faut du vent sans discontinuer

Quand ils composent ” A Felicidade “, Antonio Carlos Jobim, le musicien (1927 – 1994) et Vinicius de Moraes, le poète (1913-1980), sont loin d’imaginer que leur chanson va connaître une notoriété internationale et s’installer dans le patrimoine musical brésilien. Première étape, ” A Felicidade ” ouvre le film ” Orfeu Negro ” du réalisateur français Marcel Camus qui décroche la palme d’Or au Festival de Cannes de 1959. Deuxième étape, elle va rapidement compter parmi les chansons phares d’une vague musicale, la Bossa Nova, qui déferle sur la planète.

Jobim est l’un des principaux compositeurs de cette Bossa Nova qui puise ses racines dans la Samba (version épurée) et le Jazz ” Cool ” de la Côte Ouest des Etats-Unis. Avec d’autres musiciens cariocas (João Gilberto, Carlos Lyra, Roberto Menescal, …), ils testent en public leurs premiers morceaux dans les cabarets et les bars d’Ipanema et de Copacabana. Le succès est rapide car les thèmes qu’ils abordent correspondent à l’air du temps : le Brésil connait une parenthèse démocratique et chanter sur un ton léger la mélancolie et l’espoir (la ” saudade “), l’amour et les filles sur la plage répond aux attentes du grand nombre. Le coup d’Etat militaire de 1964 y mettra un terme. ” La tristesse n’a pas de fin … le bonheur, si.”

Vous trouverez ci-dessous une sélection de dix versions de ” A Felicidade “, dans des tempi différents, des versions ” studio ” ou ” live “, chantées ou instrumentales … à vous de choisir celle que vous préférez !

Ma version préférée est celle chantée par Jobim en 1965. Certains trouveront qu’il chante faux. Jobim leur a déjà répondu dans une autre de ses chansons, ” Desafinado ” (1958), elle aussi passée à la postérité :

Que no peito dos desafinados,
Au fond de la poitrine de ceux qui chantent faux

Também bate um coração
Bat quand même un cœur