Rarement les disparités auront été aussi grandes en un même lieu.
Le New York du début du XXème siècle a connu au cours des trois décennies précédentes un développement fulgurant : la ville, comme l’illustre ci-dessus la célèbre photo d’Alfred Stieglitz intitulée “the City of Ambition” (1910), est à son apogée, bouillonne, flambe, brille tellement que déjà des millions d’immigrants se pressent chaque année à Ellis Island. Irlandais, Allemands, juifs d’Europe Centrale ou bien turcs, ils fuient la pauvreté et les persécutions en rêvant d’une ville où coule “le lait et le miel”, où leurs espoirs se réaliseront forcément.
Ils trouveront à leur arrivée une ville surpeuplée, avec une densité de population jamais égalée par les bidonvilles de Bombay ou de Calcutta, des logements sordides où ils s’entasseront et des ateliers clandestins où ils trimeront avec leurs enfants, soixante dix à quatre-vingts heures par semaine.
Au sommaire de ce mois d’Avril 2025, je vous propose un grand film d’Elia Kazan sur le parcours d’un immigrant turc, depuis l’arrachement à son Anatolie natale jusqu’à son arrivée à Ellis Island. Les photographies remarquables de Jacob Riis dévoileront la face sombre du New-York de 1900. Les nouvelles d’O.Henry et les chansons de Tin Pan Alley apporteront pour finir une note plus gaie, plus lumineuse.
Bonne lecture !